Le blues de l’animateur de meetup

J’avais écrit ce billet l’hiver dernier. Je l’avais laissé de côté jusqu’à aujourd’hui où, une réflexion de la part d’un ami, m’y a fait repenser et à qui j’ai partagé cet écrit. Il m’a invité à le reprendre et le publier donc merci Thomas. Peut-être que, grâce à toi, je passerai à autre chose 🙂

Je vais vous faire un aveu. Les super héros ont souvent une double vie, les bénévoles en ont souvent trois… ou quatre… ou cinq (tout dépend du nombre d’associations dans lesquelles il est investi) et je pense, vaguement, en faire partie.

Si on résume, entre le mois d’aout 2017 et le mois de novembre 2017, nous (l’AFUP Montpellier) avons organisé quatre événements, un par mois avec, à chaque fois, des thèmes, des idées, des présentations, de la captation, des lieux, des animateurs, un apéro, des sponsors et, surtout, la présence d’à peu près cinquante personnes à chaque rendez-vous. Et en décembre… rien ou presque.

Pour expliquer ce qui s’est passé, il faut revenir à l’aveu initial :  la question des doubles vies1. Mine de rien quand tu as plusieurs vies (et pas de pouvoir) ça fatigue parfois. On ne dirait pas comme ça, mais un meetup ça demande de la ressource, il faut contacter les éventuels orateurs, trouver les lieux, informer les gens de la présence de l’événement (merci meetup.com). Ce qu’on recommande (quand on est un vieux briscard) c’est d’être entouré pour pouvoir se partager le boulot. En décembre on n’a pas vraiment fait ce boulot. Les raisons sont multiples, on peut arguer d’une quatrième vie qui s’est fait jour mais bon, c’est surtout qu’on, ou plutôt, je n’ai pas pris le temps de faire ce qui va bien. Alors on a essayé de s’en sortir par une pirouette : l’apéro.

Un apéro c’est plus simple : il suffit de choisir une date, de lancer l’événement, d’attendre les premières inscriptions, de compter sur 30% de défection (on vous voit les gens qui viennent pas) et de réserver un bar (et ce n’est pas ce qui manque à Montpellier) et voilà. C’est ce qu’on avait commencé à faire… et qu’on a finalement annulé.

Pourquoi donc? Là ce n’est pas tellement le manque de temps qui posa problème, mais le manque de motivation et, surtout, cette impression de faire de la merde. Mine de rien, les gens qui préparent des meetups sont, souvent, des gens qui ont pour objectif de donner le meilleur d’eux-mêmes, que ce soit dans le boulot ou dans la vie. Et quand on atteint un certain palier, ça devient difficile de redescendre. Les critiques qui ont émans ça et là, la fatigue accumulée, le sentiment de ne pas donner le meilleur pour les participants ont fini par avoir raison de ce rendez vous. Et si on profitait de cet échec pour parler, plus généralement, des bénévoles?

Les meetups et les conférences c’est cool, c’est clair. Je chéris tous les moments que j’ai pu passer à Sud/Paris Web, aux Agile-Tour, dans les meetups, dans les apéros divers, où j’ai pu parler de mon boulot avec des gens qui me comprennent. C’est tout de même un sacré travail dont on n’a pas toujours conscience, souvent fait par des gens qui se mettent en retrait, des modestes qui dépensent une énergie folle sans chercher la lumière, une pub sur twitter ou un titre sur linkedin. C’est sur il y a toujours un gain quelque part, je repars toujours d’un meetup requinqué, partant pour organiser le suivant. Les sourires des participantes et participants, les discussions nombreuses, les gens qu’on doit pousser dehors parce qu’il faut fermer tout ça c’est du positif qu’on garde par devers soi. C’est vrai que les trolls, les événements qui se passent pas aussi bien, les revers font d’autant plus de mal 2.

Ce que je souhaite, car depuis j’ai arrêté d’organiser des meetups, c’est que tout ça continue, que la motivation gagne d’autres personnes. Un meetup n’a pas lieu? Peut-être qu’il a simplement besoin d’un petit coup de pouce, ça ne coûte rien (au début) d’envoyer un petit message, de prendre des nouvelles, de proposer des choses.

À ce propos je remercie tous ceux qui, au cours de ma carrière d’animateur de meetups, l’ont fait. J’ai l’air de me plaindre beaucoup, mais, sans vous, nous n’aurions jamais été aussi loin. Faites que ça continue. Si vous ne l’avez pas fait, n’hésitez pas à le faire, c’est beaucoup de belles choses pour, de temps en temps, quelques vagues à l’âme.

PS : et si vous voulez savoir ce que je deviens, je vous invite à consulter cette chaîne youtube (et vous y inscrire).

Notes

  1. C’est d’ailleurs pour ça que je porte un t-shirt de superman, ou Wonder Woman, sous mes vêtements
  2. Bon peut-être que je suis un sensible aussi

De l’importance d’être constant

Il existe, dans l’univers du livre photo, une petite collection très intéressante qui s’appelle « Le petit livre qu’il vous faut… » 1. Le concept a été décliné en plusieurs versions et il existe même une version pour ceux qui préfèrent le crayon au déclencheur.

Ce week-end, à la bibliothèque, j’ai emprunté la version pour Instagram titré : « Le petit livre qu’il vous faut pour réussir sur Instagram ». En quelques mots je ne l’ai pas trouvé si mal fait. De façon plus détaillé, le livre se partage en trois thèmes entremêlés. Premièrement l’aspect photographique d’un coté avec un rappel général sur ce qui fait une bonne photo, l’importance de la lumière, le respect des règles. Deuxièmement l’aspect réseau de l’application et les rencontres entre instagramers 2. Et, enfin, l’aspect marketing. Tous les comptes cités3 vivent de leurs flux par un biais ou un autre (généralement la publicité) et ont, parfois, un agent pour les représenter.

Sans rentrer dans le détail, le conseil primordial de ce livre est que, pour réussir, il faut créer une série de photos cohérentes pour susciter l’intérêt, donc d’avoir, en quelque sorte, une ligne éditoriale ainsi que de publier régulièrement. Cela m’a fait pas mal réfléchir sur la façon dont j’aborde les différents réseaux où je publie des choses, blog, compte twitter, ou flux photos. En fait j’aime rester incohérent, me laisser aller à publier ce que je veux, quand je veux, suivre l’historique, tenter des choses. C’est une petite liberté indéniable même si, parfois, je m’épuise moi-même à vouloir aller dans toutes les directions. Ce qui m’épuise, surtout, c’est finalement susciter peu de réactions, de lancer des éléments dans le vide. C’est sans doute pour ça que j’envie un peu ceux qui « réussissent » et que j’ai emprunté ce livre. Qui sait, j’essaierai peut-être d’appliquer une recette pour voir ce que ça donne? Ne nous mettons aucune contrainte dans un sens ou dans l’autre.

Et puis, de temps à autres, j’ai des retours que je n’attendais pas, par des biais divers qui me dise que, finalement, je fais bien de continuer à faire ce que je fais.

Note à ceux qui ne le connaissent pas encore, voici  le lien vers mon compte instagram : https://www.instagram.com/bricefoto/

Notes

  1. Read this if you want.. en VO
  2. A ce niveau là rien de nouveau, depuis qu’internet est internet, les gens se rencontrent sur un thème donné. Flickr était un parfait exemple, mais, personnellement, je n’ai jamais rencontré d’instagramers
  3. Je n’en connaissait aucun

Quelque chose d’un autre…

Il y’a quelque chose de particulier du portrait en général et photographique en particulier, c’est qu’il n’arrive pas à retranscrire l’être dans sa totalité. Barthes l’a dit mieux que moi et j’invite tout le monde à re-lire la chambre claire (qui se lit très bien).

Toute pompeuseries mise à part, je repense souvent à ça quand je regarde mes autoportraits. Des fois je me reconnais, d’autres fois pas, je me découvre un autre visage. Et puis, certaines photos me font penser à l’autre et, parfois, c’est troublant.

Sur cette photo, en particulier, je vois ma filiation maternelle, je vois deux générations de femmes avant moi, je vois surtout celles que je ne peux plus photographier.

Et vous, avez vous déjà été troublé par une photo de vous?

Il y’a peut-être quelque chose à faire…

Toujours dans la même séance, de nouveaux essais (oui c’est une semaine à thème mais qui finira par un sourire). Voici quelques photos où je me dis qu’il y’a quelque chose à faire. Certes la lumière est un peu dure (et mon traitement n’est pas top, je m’en rends compte ici) mais je pense qu’il y’a quelque chose à faire que ce soit dans la profondeur, dans le fait d’isoler le sujet dans un environnement flou qui bouge, de mélanger portrait et architecture.

Qu’en pensez vous?

En passant, je trouve que la visualisation des photos en numérique empêche, parfois, de voir ce qu’il y’a à faire, je ne sais pas trop dire pourquoi mais un tirage que l’on manipule, que l’on coupe, que l’on confronte à d’autres photos est plus inspirant.

En bonus, une photo de plein pied, là aussi je pense qu’il y’a quelque chose à faire…

Dilemme du portrait ou du paysage

Suite du précédent article, toujours sur la même séance qui aura été riche d’enseignement et source de dilemme.

Cette série « Tu veux ma photo » est plutôt codifié : Des portraits en format paysage, une focale fixe, un traitement noir et blanc. L’idée étant de me concentrer sur la rencontre avec le modèle (que je connais ou pas avant la séance). Et pourtant il y’a des photos qui me font revoir mes codes, voir douter comme celles-ci :

Alors portrait ou paysage? La première mets le modèle en scène dans un environnement tandis que l’autre se concentre sur le modèle et mets l’accent sur la pose. Je préfère la seconde pour ma part mais elle ne rentre pas dans ma série… Alors début d’une autre?

Qu’en pensez vous?

Et pour continuer voilà une autre photo du même instant.

Autoportraits croisés…

Après un stage photo, riche en expériences et en réflexions, je me suis de nouveau intéressé à l’image de soi. Au cours de ces quelques années j’ai fait beaucoup de portraits, j’aurais beaucoup à dire sur l’image que je prends mais j’ai voulu revenir à l’essentiel : mon image personnelle.

Comme on me l’avait conseillé, j’ai commencé par trouver un endroit à moi, avec une lumière changeante, un miroir pour me faire face. À cet endroit, j’ai laissé un appareil photo à disposition pour pouvoir prendre des photos à tout moment. J’ai ensuite pris des autoportraits.

Petit à petit j’ai commencé à accumuler un certain nombre de photos de moi, à disposer de matière, de nouvelles couleurs à cette palette. C’est cette matière que j’ai envie de transmettre et de partager et, pourquoi pas, de vous impliquer également.

Le principe est assez simple, dans une série de billets je vais poser un thème en rapport avec l’image, puis présenter une image et enfin expliquer pourquoi j’ai choisi cette image pour parler de ce thème et ce que ça m’évoque (si vous n’avez pas tout compris, je commence plus bas). Si vous le désirez ensuite, à votre tour vous me parlerez d’une photo de vous (autoportrait ou non) que vous évoque mon thème ou mon billet et pourquoi.

Bien sûr ces règles sont souples, vous pouvez ou non me présenter l’image, vous pouvez suivre le thème à la lettre ou bien dériver.  À terme j’ai envie de compiler mes écrits et les vôtres dans un document que je vous partagerais.

Vous pouvez faire des retours par commentaires ou, plus directement, via twitter ou mastodon. N’hésitez pas à me poser des questions si ça ne vous paraît pas clair.

Je ne sais pas encore ce que tout ça donnera mais on est là pour essayer non?

Le premier axe a pour thème : Je m’aime en photo… Travailler l’autoportrait m’a permis de me réconcilier avec mon image, de mieux l’accepter, d’en voir les qualités et les défauts, de prendre de la distance entre l’image et moi même. Il-y-a des photos où je me trouve bien, comme celle-ci.

Cette photo, comme toutes les photos, ne représente pas complètement la personne qui est dessus, en l’occurrence moi-même, mais ce qu’elle montre de moi me plaît. L’expression est neutre, légèrement souriante, ce que j’imagine être souvent mon attitude. Quelque part j’apprécie le type en face de moi. D’un point de vue plus esthétique la photo met en avant la clarté de mes yeux tout en cachant mon vilain nez (c’est un peu trivial mais bon). Le reste est assez neutre pour moi, je ne cache pas mes rides, j’ai l’impression d’avoir bien vieilli. De manière plus générale, j’ai longtemps eu un gros problème avec mon image, mon corps, j’expliquerai sans doute dans un autre billet pourquoi. Ici je me sens en paix aussi bien sur la photo qu’en la regardant, en paix avec moi-même, acceptant ce que je suis, acceptant qu’on puisse me trouver beau. Bizarrement ma chérie ne m’aime pas sur cette photo.

Et vous, avez-vous une image de vous qui vous plaît et pourquoi?

 

Saisir l’alter…

Je suis toujours étonné quand je lis des tweets ou des messages qui me disent, en substance, ceci :

Euh mais pourquoi donc? Je me demande toujours. Je n’ai pas l’impression de dire des choses extraordinaire, j’ai même l’impression d’être quelqu’un de très ordinaire. Pendant un moment c’est même ce qui a complètement bloqué mon écriture.

Je me suis targué pendant longtemps de m’intéresser à l’autre, à l’alter, à ce qui nous différencie. Je me suis rendu compte que ma vision de l’autre était biaisé. Au final, je n’avais qu’une faible idée de qui elle ou il pouvait être. J’étais dans ma bulle. J’écoutais les gens qui me ressemblaient, je les admirais et parfois les enviais. Je parlais d’autres que je ne connaissais pas. Et puis avec les blogs, avec twitter aussi, j’ai commencé à découvrir d’autres discours, des retours d’expériences présentées par ceux qui les ont vécus.

Pendant un moment cette expérience a été principalement en ligne. Et puis mes (ma?) conférences favorites se sont émancipées de leurs contextes techniques pour devenir un espace bienveillant où la diversité pouvait s’exprimer1. J’ai découvert que je pouvais aller vers les autres et laisser les autres venir à moi.

En chemin, ces rencontres, ces lectures m’ont permis de mieux savoir qui j’étais et, ainsi, parler de moi et non des autres, d’apprendre à me taire également, de laisser la parole à celles et ceux qui ont la légitimité pour cela, d’être plus à l’écoute. Je suis également plus conscient de ce dont j’ai envie de parler.

En résumé : ne vous pensez pas insignifiant, vous avez des choses à dire, parfois cela peut-être maladroit au début, vous pouvez avoir l’impression de ramer dans le désert mais il y a des personnes qui ont et auront envie de vous écouter.

Pour finir voici quelques liens pour aller plus loin sur cette réflexion :

Notes

  1. En clair : Allez à SudWeb

Un week end avant la fin du monde

click here Ce week end, en parcourant un portfolio sur des étudiants célébrant le sacre l’investiture de Donald Trump, je suis tombé sur cette photo.

click here

Sans commentaire, on peut se poser beaucoup de questions sur cette photo. La lecture en semble évidente, vu le contexte ça l’est moins. Je pense qu’elle est le résultat de la subjectivité du photographe.

Ce week end c’est comme si une bataille d’image s’était engagé de nouveau, une bataille très forte visiblement vu que l’on vient d’inventer le terme « Alternative Fact ». Le populiste n’est pas populaire mais le voudrait bien.

Ce doigt c’est celui que l’Amérique a dressé ce week end en se mobilisant un peu partout, de façon pacifique et volontaire. Celui du refus de se laisser abattre par une vision de la réalité déformée.

Souvenons nous en.

Déroulez SVP

readme buy it Depuis quelques temps, sur twitter sont apparu des fils à dérouler. Il s’agit de monologue sur un sujet de société ou un autre, où l’auteur ou l’autrice va se répondre et ainsi détailler son propos.

Je ne sais pas vraiment quoi penser de ce genre de choses.

Je vous souvent fleurir les réactions du genre « Écrivez sur un blog, non mais ». C’est vrai que c’est parfois peu commode de lire ces rouleaux du XXIe siècle, surtout quand les réactions sont nombreuses. J’ai vu que twitter avait un peu adapté la façon de les afficher pour suivre la tendance. Il existe même un système de moments pour regrouper des tweets mais je ne l’ai jamais vraiment vu utiliser jusqu’à présent (sauf une fois au chalet).

D’un autre coté, bien souvent ce genre de fil est écrit sur l’instant, pas vraiment programmé, ou les messages s’enchaînent les uns aux autres. Un post de blog n’aurait sans doute pas la même spontanéité, et ne susciterait pas les mêmes réactions. Souvent les sujets partent du cœur et sont très étayés, car ceux qui s’expriment semblent vivre pleinement le sujet. Souvent ce fil d’idée n’a pas non plus vocation à devenir pérenne, c’est le fruit d’un instant et, en cela, twitter est une plateforme intéressante pour ça.

En bref, comme je le disais au début, je n’ai pas d’avis tranché et vous?

Notes

  1. Le terme est assez drôle d’ailleurs, pourquoi faut il dérouler? Une référence aux parchemins antiques?