Quick Critique : Voitures, Fake Or Not ?

Auteur : Aurélien Bigo
Éditeur : Tana éditions
Nombre de pages : 110
Temps de lecture : Un aller entre Bordeaux et Soulac Sur Mer en TER (à peu près 1h30).

La collection Fake or Not est une collection de livres courts. Ils traitent de sujets autours de l’écologie qui sont souvent source de débats, de divergence d’opinions sur la base d’informations datées, erronées ou tronquées . Chacun de ces ouvrages vont permettre de se faire une meilleure idée sur ces sujets en répondant à une liste de questions. Chaque ouvrage est rédigé par un ou plusieurs chercheurs qui vont répondre aux différentes questions ouvertes en fournissant des répondes sourcées et vérifiables. C’est une petite réponse au principe d’asymétrie des baratins 1. On peut ainsi retrouver une ouvrage sur l’eau, un autre sur la décroissance, etc… Celui qui m’intéresse répond aux questions sur la voiture et, par extension, à la mobilité.

Comme vous pouvez le savoir si vous suivez mon blog 2 je suis très curieux du sujet de la mobilité, au point de me taper des ouvrages de vroomer ou de recenser une bibliographie embryonnaire sur le sujet. Par conséquent il était tout à fait logique que je cueille cet ouvrage dès que je l’ai aperçu en librairie. L’ouvrage est court et se lit rapidement, présentant les questions au travers de chapitres aérés avec une mise en page originale tendant vers l’infographie. Toujours en réponse au principe d’asymétrie du baratineur, il faut aller vite et présenter les informations clairement quitte à laisser le lecteur creuser par lui même les nombreuses références proposées.

Est-ce que j’ai appris grand chose? En tant que militant pour des mobilités par choix contre la mobilité par défaut, non pas vraiment. J’ai tout de même pris conscience de certains faits ou biais. Par exemple, le choix de la voiture principale n’est pas fait dans un objectif d’usage quotidien . On dimensionne souvent son achat dans un objectif de départ en vacances par exemple, ce qui représente un usage très faible dans l’année. Il y’a des pistes à creuser qui permettraient d’éviter les congestions dus à de grandes voitures vide. Ce n’est pas l’unique possibilité mais augmenter les offres en matière de location ou de destinations touristiques accessibles en train par exemple, peut avoir un impact fort.

A ce propos, anecdote personnelle, cette année nous avions envie d’aller voir l’océan. En utilisant un site à mettre en lien, nous avons découvert que nous étions « relativement » proche de Soulac-sur-Mer en train, en utilisant un Intercités puis un TER 3. Cette commune défend d’ailleurs une approche douce du tourisme, indiquant que tout peut se faire à pied. En pratique notre lieu de villégiature était situé en bord de départementale sans trottoir sécurisés, d’ailleurs rien n’était prévu pour ouvrir l’entrée piétonne. C’était drôle de taper le code du portail voiture pour ça. Pour le reste ça allait plutôt bien et l’offre en matière de transport, essentiellement TER, et de location de vélo était plutôt intéressante et nous avons passé une très bonne semaine sans utiliser à aucun moment une quelconque voiture. Nous avons just pris un bus pour visiter Bordeaux.

Pour le reste, l’ouvrage vous aidera à remettre les pendules à l’heure vis à vis de la voiture électrique 4, des usages de la voiture et sur l’ensemble des véhicules intermédiaires. Pour ça imaginez la citröen Ami mais en mieux. Nous manquons cruellement d’une offre en la matière. En résumé il y’a encore du travail mais les solutions sont là. Elles nécessiteront des changements d’habitudes c’est sur mais elles sont à prendre dès maintenant car une solution magique qui sauverait notre modèle actuel n’existe pas.

Je vous conseille cet ouvrage de référence et de l’avoir toujours près de soi pour se ressourcer et pouvoir apporter, y compris à soi même, aux questions qui se posent, les réponses les plus pertinentes sur ce sujet. Le sujet en vaut la peine.

Notes

  1. aussi connu comme Loi de Brandolini
  2. Merci beaucoup d’ailleurs, il vivote encore
  3. merci les régions françaises
  4. Spoiler : C’est plus propre, surtout en france où l’électricité est décarbonée mais ce n’est pas la panacée

[Vendredi Lecture] : Ecouter de la prose…

Pour mon #VendrediLecture, je voulais évoquer les derniers romans que j’ai écouté. J’ai redécouvert un catalogue d’ouvrage audios que propose les médiathèques de la métropole de Montpellier1 et, à défaut de pouvoir lire, j’écoute, pour m’endormir des romans. 

J’assume de ne pas tout entendre et de me laisser emporter par le sommeil au beau milieu d’un chapitre. De toutes façons les applications utilisées se coupent à la fin de celui-ci. C’est assez étrange mais pas déplaisant de suivre des histoires entrecoupées de moment de total abandon. Parfois je reviens sur les chapitres et parfois non et donc voilà la liste de mes dernières audio-lecture.

Cher Connard de Virginie Despentes lu, entre autre, par Béatrice Dalle2. Que dire à part que le roman épistolaire est une très bonne entrée en matière dans les livres audios. Ici chaque personnage a sa voix, c’est assez ambitieux d’avoir plusieurs acteurs. J’ai déjà un peu parlé ici de ce roman donc je n’en dirai pas plus.

Vivre Vite de Béatrice Giraud lu par Micky Sebastian. Je n’ai pas d’affinité particulière pour les prix. Ce n’est pas ça qui guide ou bien m’interdit des lectures mais le résumé du roman m’a interrogé. J’ai donc enchainé Cher Connard par le dernier prix Goncourt. Ici, l’autrice et narratrice raconte les différents événements ayant conduit à l’accident qui coûtera la vie de son compagnon, en 1999. A travers des courts chapitres tout se ramifie pour arriver à la tragédie finale. C’est un ensemble de « et si… » qui transforme un jour ordinaire en un jour tragique. Le livre a étrangement résonné en moi car il raconte aussi une époque, cette fin du XXe siècle où, à titre personnel, je m’ouvrais à une culture évoqué dans le roman : la musique et la littérature de l’époque, l’écoute de la musique qui ne se streamait pas encore vraiment. Bref un très beau roman que j’ai apprécié écouter.

La ligne de nage de Julie Otsuka lu par… Micky Sebastian. Je l’ai vite abandonné car la lectrice étant la même que Vivre Vite, j’ai été perturbé que deux livres aient la même voix de manière aussi rapproché. C’est un des inconvénients de ce système finalement.

Si ça saigne de Stephen King lu par Philippe Résimont et Maxime Van Santfoort. Après un roman épistolaire et un roman confession, une histoire qui fait peur. Plus précisément ce sont quatre nouvelles3 fantastiques. Pour la première fois un même lecteur joue plusieurs personnages et parfois ça marche bien, des fois c’est un peu plus difficile, ne serait-ce que pour les personnages féminins. Que dire des histoires ? J’aurais du mal Comme souvent avec Stephen King c’est très efficace et plonge rapidement le lecteur (ou l’auditeur donc) dans un univers très imagé. Stephen King est, parait il, l’auteur le plus adapté au cinéma et, en lisant ses ouvrages on comprend pourquoi. Outre des idées originales, il n’est pas avare en description qui mettent dans l’ambiance. L’ensemble des droits d’adaptation des quatre nouvelles ont été acquis très rapidement avec déjà l’adaptation du Téléphone de M. Harrigan, la première des nouvelles.

Voilà pour cette première session, maintenant en cours Vers les étoiles de Mary Robinette Kowal qui promet d’être très sympathique.

Notes

  1. Et je pense qu’elle ne doit pas être la seule à le faire
  2. Qui évoque Béatrice Dalle tout en jouant un autre personnage
  3. Dans le jargon de Stephen King ça vaut un roman français

[Perso] Evolution des mobilités

En 2022 j’ai démissionné de mon ancien travail et acheté un vélo. Ce sont deux actions que j’aurait du faire bien avant mais que j’ai tardé à réaliser. Elles ne sont pas vraiment liés mais, quelque part l’achat du vélo suite à ma démission avait pour but de plus facilement rejoindre mon futur travail. Depuis j’ai fait du chemin dans tout les sens du terme.

En tout j’ai du faire un peu plus de 3000 kilomètres en 2022 avec mon vélo acoustique et électrique et je devrais atteindre les 4000 kms cette année. C’est une estimation au doigt mouillé car mon compteur a rendu l’âme en septembre dernier et, long story short, je ne mesure plus mes trajets. Je réalise entre 30 et 40 kms de trajet par jour de travail, 3 fois par semaine, sans compter les à-côtés (RDV médicaux, courses, loisirs). Si je cumule avec les kilomètres réalisés par mon épouse, nous sommes à 6000 kms par an. C’est quasiment ce que nous avons fait en voiture en 2022.

C’est ce qui a amené un peu la réflexion autour de notre changement de mode de mobilité qui dure depuis quelques années. Sans les deux vélos achetés en 2021 et 2022, nous aurions du trouver une autre solution. Pour faire entre 90 et 120 km par semaine, une seconde voiture aurait du être trouvé. J’imagine qu’on peut, pour le prix de deux vélos électrique, trouver une petite voiture. C’est un choix possible notamment quand on doit transporter des enfants, grand-mères, armoire normande. Cela dit, avec les nouveautés en matière de long tail, les vélos pouvant transporter du monde sont de plus en plus courant. Une fois l’investissement fait, pour le vélo il ne restera plus que quelques frais à payer. Il ne faut pas négliger de dépenser une centaine d’euros pour se protéger des vols avec une assurance si jamais ça arrive. Pour la voiture c’est une autre histoire mais on le sait déjà.

Et même sans avoir une deuxième voiture, le fait de ne pas utiliser le vélo nous aurait conduit à utiliser plus notre voiture principale. Effet assez intéressant de ce mode de déplacement mixte, nous sommes passé dans la catégorie des petits conducteurs. Habitant dans une ZFE qui le prend en compte, nous pouvons repousser la date fatidique de remplacement de notre véhicule. D’ailleurs il ne faut pas hésiter à lire Olivier Razemon sur ce sujet.

Quand j’ai commencé à vélotafer en 2010, je ne me doutais pas vraiment de l’importance que prendrait ce mode de déplacement, ni qu’il finirait par prendre plus de part que la voiture ou les transports en commun. Cela dit je dois tout de même cela à un réseau de pistes plutôt sure. A la campagne, par exemple, la question ne serait poserait pas de la même manière. D’un point de vue forme, je me suis rendu compte, cette année, que c’était tout de même moins important avec une assistance électrique, même si ça s’impose toujours.

[Perso] Bilan de Janvier 2023

C’est un petit billet qui commence comme ça et dont j’ignore encore un peu la suite, à l’image de ce mois de janvier qui commença tranquillement mais où beaucoup de choses se sont enchaînées.

Tout d’abord, j’ai écrit ici, des petits billets rapide sur mes lectures où ce qui me passait par la tête à ce moment là. Je suis très admiratif de celles et ceux qui arrivent à se plier à l’exercice au quotidien ou de façon régulière, comme Franck. Même si je ne suis pas sur de continuer toutes les semaines, je m’offre un moment, le vendredi matin, pour tenter au moins de publier un billet.

Des billets j’en lis également de plus en plus. Que ce soit ce que je vois passer sur mastodon 1 ou dans mes flux RSS. Je ne note pas tout mais j’essaie de commenter ce qui me touche.

J’ai également lu des romans, des mangas, écouté des livres audio, bref pas mal de fictions en tout genre, ça change. J’ai même re-découvert le plaisir de chiner dans les bacs de chez Gibert.

Et puis, en dépit d’un mois chargé, je me suis amusé à faire aussi des photos régulièrement. Le résultat est posté sur ma page framapiaf. C’est un petit projet sans prétention où j’essaie de faire (et de me limiter à) une photo par jour. C’est une manière de reprendre un peu la photo ou bien de garder un bout d’une journée.

Enfin, je n’ai jamais connu un mois de janvier aussi chargé. Je n’ai pas eu le temps de lire tout ce que j’avais envie de lire, faire ce que j’avais envie de faire. Pas mal de temps est parti dans des réunions, dans des moments qui en préparent d’autres. Tout ça prend du temps qui se grapillent petit à petit. J’ai quand même pris le temps de prendre soin de moi.

Je ne sais pas si le mois de janvier est à l’image de l’année qui vient, en tout cas on va essayer de garder les bonnes habitudes et de se réouvrir au monde.

Bonne Année encore.

Notes

  1. Venez on est bien

Auprès de mon arbre

C’est un arbre qui m’a toujours fasciné depuis que je vis dans la région de Montpellier. Il surplombe la D65 qui, depuis est devenue officiellement la M65, appellation qui n’est pas encore passé dans le langage commun. L’arbre lui est toujours là et continue de me fasciner.

Si on jette un œil sur les archives de notre big brother1 on peut voir qu’il a vécu et perdu de sa superbe au mi tan des années 2010. Que s’est il passé ? Je ne le sais pas, mais de ses bras qui se lançaient vers l’azur, la moitié ont été coupé après avoir été touché par quelque chose. J’imagine un éclair qui aura électrisé la vie de cet arbre.

09/01

J’ai appris que c’était un melia, plus précisément le melia azedarach, margousier à feuilles de frêne ou encore lilas de perse. Il fait des petits fruits faisant le délice des perruches qui commencent à coloniser l’environnement Montpellierain.

J’ai mis longtemps à aller le voir et le prendre en photo, ce n’était pas la route et j’avais un peu peur de ne pas savoir le rendre comme je le vois. Il me fascine cet arbre.

26/01

Ces derniers temps je passe souvent devant lui. En ce mois de janvier ses voisins, les amandiers, commencent à fleurir mais lui trône en majesté, toujours surplombant les voitures qui filent sans le voir.

Et vous, avez vous un arbre dans votre vie ?

Notes

  1. Don’t be evil

Vendredi lec… frisquet

Ce post n’est pas sponsorisé par John Mastodon, mais venez y fire un tour, on se sent très bien sur ce bout de fediverse où on discute de tout et de rien, comme par exemple de la meilleure manière de se protéger du froid.

Pas de vendredi lecture cette semaine, ce sera pour une autre fois. D’une part j’ai peu lu cette semaine1. J’ai aussi écouté un livre marquant dont il faudra que je parle après avoir un peu décanté mes impressions.

Pour en revenir au propos initial, sur le Fedivers, il a été question de la meilleure manière de se protéger du froid sur son vélo. Comme j’ai déjà fait un billet ici concernant mes équipements pluie, je vais partager mes astuces contre le froid.

Froid moi ? Jamais

Nous avons tous un rapport différent avec le froid et les températures diffèrent selon les régions. Pour ma part, le froid me rappel une période de ma vie où je vivais à la montagne et où, de novembre à mars2 il fallait faire avec. Aujourd’hui je vis dans le sud pour le meilleur où le thermomètre descend assez peu au dessous de zéro.

Bref n’empêche que les premiers temps de mon vélotaf, je n’était pas forcément prêt tout de même et je suis passé par les écueils du trop chaud au pas assez couvert, voilà maintenant ce que j’ai pour les périodes comme ça.

Tout d’abord un thermomètre extérieur, sous abri. C’est bête mais à quelques degrés près la tenue ne sera pas tout à fait identique.

Ensuite des couches de vêtements. En haut ce sera un ou deux t-shirt selon la température mai surtout la densité de ceux ci. Par exemple on trouve des super t-shirt thermiques dans le rayon foot des magasins de sport avec un col, pas besoin de plus. Autrement deux t-shirt manche longues font l’affaire.

En bas je porte un pantalon près du corps quand il fait plus de 5 degrés. j’ajoute, en dessous, un legging pour le ski quand il fait moins. Le tout est que les couches du haut et du bas se superposent bien. Je frissonne chaque fois que je vois un de mes congénères avec le dos à l’air.

Pour compléter le tout je porte, depuis quelques semaines, une veste de cyclisme haute visibilité3 qui coupe bien le vent sans être trop chaude.

Pour les extrémités, question petons, je fais aussi dans la chaussette de ski et les chaussures classiques avec des guêtres pour les chevilles. C’est bien sans plus, j’ai souvent froid aux bout des doigts de pieds. C’est comme les mains, j’ai une paire de gants dépareillés, celui de gauche étant plus chaud et celui de droite moins rigide4. En pratique je ne crains pas d’avoir froid au bout des doigts et je me réchauffe assez vite après le trajet.

Protégé du froid avec style

J’ai aussi toute une collection de tour de cou depuis 2013 et, je dois dire, que ça a été un vrai plus. Déjà pour le cou c’est top si on n’a pas de col sur son t-shirt mais on peut également le porter pour protéger les oreilles au dessous du casque. D’ailleurs il parait que plus on se protège, moins on laisse de peau exposé, moins on a froid au pied5

En pratique le début ma matinée est un rituel bien rodé, je sélectionne mes vêtements en fonction de la température. Je me prépare jusqu’au moment de partir. Tout est bouclé et fermé quand j’ouvre la porte et que je me plonge dans le froid, évitant ainsi d’être transi tout de suite, gardant la chaleur qui va être retenue le plus possible au cours de mon trajet.

En conclusion, en vélo, on fait avec, pas de chauffage possible (ou pas à ma connaissance) et c’est peut-être ça qui fait parti du charme de ce moyen de transport aussi.

Et, pour aller plus loin, voici un lien pour comprendre nos besoins de chaleur.

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Notes

  1. Enfin si quelques mangas assez vite parcouru pour la détente
  2. A peu près
  3. Il y’a même des lumières intégré
  4. Toute référence politique est exclue ici
  5. Mais c’est discuté…

Vendredi lecture – 13/01/2023

Et de deux… Bon ça ne durera pas mais profitons tant que nous avons l’énergie.

Lecture en cours : Pas grand chose de particulier à dire, je continue tranquillement les aventures du jeune Marcel du côté de Guermantes. La lecture suit son cours tranquillement.

Lecture de 12 livres conseillés par 12 personnes en 12 mois. C’est un défi que j’ai découvert grâce à Anne-Sophie sur mastodon1. Il consiste à lire 12 livres en 12 mois conseillés par 12 amis, membres de sa famille ou autres. J’ai donc une liste de (presque) 12 ouvrages qui a rejoint (ou était déjà sur) ma pile à lire que je lirais tout au long de l’année.

Pour commencer en douceur, j’ai débuté la série de manga « les carnets de l’apothicaire » qui m’a été conseillé par mon épouse. Cette série l’a déjà conquise ainsi que mes enfants et je suis le dernier à ne l’avoir pas lu, ce qui m’exclut de nombre de conversations autour des nombreux rebondissements de l’intrigue.

J’ai donc découvert l’histoire de Mao-Mao, une jeune apothicaire dans le quartier des plaisirs. Elle se fait kidnapper pour être vendu à la cour impériale de Chine pour officier en tant que servante. Personne ne se doute, du moins au début, de ses talents et de son instruction.

Couverture du tome 1 des carnets de l’apothicaire

En dépit d’un contexte initial qui pourrait faire penser à des histoires plutôt dramatique, les histoires sont plutôt légères. Mao-Mao prend sa place dans la cour et distille ses conseils. La double lecture très subtile permet de s’adresser aussi bien aux ados qu’aux adultes. Bref une belle découverte. Il m’en reste maintenant encore 8 tomes à dévorer entre quelques pages d’autres romans.

Vendredi audiolecture : Je ne sais pas vraiment si ça compte comme de la lecture, mais la Médiathèque de Montpellier dispose d’un stock intéressant de livre audio. J’ai donc choisi d’égayer mes nuits d’insomnie par l’écoute de quelques romans et ai commencé par « Cher Connard » de Virginie Despentes, lu par Béatrice Dalle (entre autres). De Despentes, j’ai lu pas mal de ses romans, à commencer par « Baise Moi » même si je n’ai pas suivi la période Vernon Subutex. Elle a, selon moi, le chic pour décrire et mettre des mots sur le bordel ambiant, alors un roman qui parle de #MeToo, des réseaux sociaux, de la pandémie et des confinements ça ne pouvait être qu’intéressant. En tout cas c’est ce que j’en ai pensé, intéressant, matière à réflexion et avec quelques punchlines par dégueu. En bref ça vaut le coup d’oeil ou coup d’oreille.

Bonne semaine à vous et peut-être à la semaine prochaine.

Notes

  1. Qui m’a d’ailleurs donné un excellent conseil

Vendredi lecture – 06/01/2022

À la recherche du temps perdu (aka La Recherche quand on est plus intime) et plus spécifiquement on premier tome : Du coté de Chez Swann.

Longtemps je me suis refusé à lire cet ouvrage, n’en restant que devant l’incipit Du côté de chez Swann, et Proust étant avant tout un protagoniste d’un autre roman1. Mais l’écoute d’une passionnée de La Recherche sur une émission de radio a titillé mon esprit et ma curiosité.

En en entamant la lecture 2, je suis agréablement surpris de la lisibilité de l’ouvrage. On m’avait tant narré les phrases longues et ennuyeuses 3 que je ne m’attendais pas à être happé à ce point par les souvenirs du jeune Marcel.

Et si vous voulez aussi essayer, Gallica propose des extraits « à emporter » le temps d’un trajet en train.

File:Marcel Proust circa 1895.svg - Wikimedia Commons
Hello Marcel

The Velocipede Races par Emily June Street. Voici un livre qui m’aura bien fait découvrir des choses. Son héroïne,
Emmeline Escot, raconte son parcours d’émancipation dans un monde un peu similaire à notre époque victorienne, où les femmes, entre autres privations, ne peuvent concourir sur les vélos où même en faire. Et nous suivons donc son évolution, ses frustrations comme ces victoires en repensant à Susan B. Antony4.

En recherchant des critiques et des avis, une personne fait un parallèle entre l’héroïne et une certaine Alfonsina Strada qui fut, et reste encore, la première femme à avoir couru un grand tour masculin. Son histoire, romanesque, vaut le coup d’œil même si elle demeure oubliée comme nombre de ses consoeurs.

Une très belle couverture (à laquelle je n’ai pas eu droit vu que je l’ai lu en numérique)

Bikes in Spaces Volume II qui contient d’ailleurs l’épilogue de The Velocipede Races5. Qui dit Volume II, dit volume II et même volume III, IV jusqu’à VII… pour l’instant. Cette anthologie a été inité par Elly Blue, une éditrice de Portland 6. Elle rassemble des nouvelles qui traitent du vélo dans une perspective féministe. Le recueil est assez divers avec des très belles pépites et quelques histoires qui font rêver, même dans un univers post-carpocalyptique. A découvrir donc.

More Feminist Science Fiction

Voilà c’est tout pour cette semaine (et c’est déjà pas mal). Pour suivre mes lectures en quasi direct, c’est sur ma page goodreads que ça se passe.

#VendrediLecture

Notes

  1. Mon Oncle Oswald, de l’excellent Roald Dahl
  2. Qui devrait quand même durer quelques mois si j’enchaine les ouvrages
  3. Et oui c’est long, parfois on se met à dire et se dire « attends je finis ma phrase ».
  4. Laissez-moi vous dire ce que je pense de la bicyclette. Elle a fait plus pour l’émancipation de la femme que n’importe quelle chose au monde. Je persiste et je me réjouis chaque fois que je vois une femme à vélo. Cela procure un sentiment de liberté et d’autonomie à une femme.
  5. Tout est lié sauf Marcel
  6. Avec un site qui contient une piste cyclable c’est quand même la classe

Comment je fais ma veille.

Oui voilà encore un billet sur la veille, mais ce n’est pas n’importe quel billet car c’est le mien 🙂 Plus sérieusement, je ne pense pas, dans ce post, révolutionner le sujet. Je veux simple relater mon expérience et parler de veille et d’autoformation en 2022, d’un point de vue lié à un renouveau personnel et professionnel.

Petite note, une fois n’est pas coutume, sur le mode de construction de ce billet. J’ai jeté sur le papier un premier jet de ce billet au cours d’un exercice quotidien d’écriture. J’ai pensé tout de suite que cela ferait un billet même si le sujet est déjà bien traité par ailleurs. J’ai mis du temps à l’éditer et le réécrire si bien qu’il est publié bien après les tempêtes autour de twitter qui ont remis le sujet de l’utilisation des réseaux sociaux au quotidien. Je pense que cela pourrait faire l’objet d’un autre billet (et ça c’est cool, je m’alimente en travaille).

Comment je faisais avant…

De façon générale j’aime bien que les sujets viennent à moi dans une optique de sérendipité et, pour ça, twitter est très bien foutu pour ça. Peut-être même un peu trop et la sérendipité tourne au doomscrolling.

Quand j’avais encore un compte orienté pro, ma veille était centralisée sur twitter avec, en complément, des événements communautaires comme les meetups et les conférences. Parallèlement à ça, je travaillais au test d’un logiciel de veille et je m’en servais, parfois, pour y faire une veille plus poussée ce qui m’a donné quelques éléments pour créer ma veille actuelle.

Avant les réseaux sociaux, j’avais différentes approches, que ce soit via les blogs, mais aussi par des recherches poussées, des forums ou des alertes d’un célèbre moteur dont on ne doit pas prononcer le nom (oui je suis vieux).

…mais ça c’était avant

Avec un changement professionnel, ainsi qu’une multiplication de mes activités associatives, j’ai ressenti le besoin de rationaliser ma veille autour de mon travail. Peut-être que ce ne sera que temporaire, mais j’espère faire durer un peu l’exercice. Le point important est que, travaillant dans le conseil autour de la qualité logicielle, j’ai besoin, un minimum, de me tenir au courant de ce qui s’y passe.

Les critères que j’ai eu en tête pour préparer le sujet sont divers.

Tout d’abord il me faut quelque chose de simple à mettre en œuvre avec un simple navigateur.

Ensuite je dois opérer un mélange subtil entre travaux au quotidien et sujets qui vont titiller ma curiosité sans pour autant me frustrer.

Il me fallait surtout cloisonner pour traiter les sujets professionnel dans un cadre professionnel sans se laisser envahir en dehors des heures de travail.

La veille, pour moi, doit être un mélange subtil entre les sujets de travaux quotidiens et quelques sujets qui doivent titiller ma curiosité. J’ai aussi comme objectif, de cloisonner les sujets professionnel, associatifs et personnel pour ne pas me faire envahir. Ce n’est pas tellement que je ne pense pas à ce que je fais en dehors de ces heures, mais les sujets que je traite en dehors sont déjà assez prenant comme ça. Je n’ai pas demandé un temps partiel pour rien.

Dans le nouveau contexte de mon travail, je n’ai pas accès à des logiciels particuliers, je me reporte à un bon vieux navigateur, des extensions et des moteurs de recherches. J’évite, pour des raisons de confidentialité et de risques de déconcentration, les réseaux sociaux et les sites généralistes.

Donc pour aller chercher des articles, je retrouve un vieil ami, le flux RSS. Ce n’est plus toujours très hype mais on le retrouve toujours sur de nombreux sites. En revanche, depuis mes débuts dans le monde merveilleux des internets, beaucoup d’extensions, de site et même, des fonctionnalités de navigateur. Je ne parle même pas de la disparition des planet (même si, j’avoue, je pense que ce n’était pas la meilleure idée).

Petit aparté, je me demande parfois ce vers quoi on serait aller si le web centralisé n’avait pas dominé le marché pendant ces dernières années.

Finalement, coté client, j’ai adopté l’extension et le site feeder.co. Un point positif c’est que ce site n’exige pas de créer un compte pour l’utiliser. C’est de plus en plus rare pour être souligner.

A la recherche du contenu

Après comment nourrir mon flux et ne pas être débordé par le nombre de posts ? Déjà, s’informer sur les mise à jour moyenne de ces posts. Quand on ajoute un fil RSS sur feeder.co, il se charge de calculer le nombre de mise à jour par jour, semaine ou mois. Ainsi une mise à jour de plus de quatre-vingt articles par jour va certes nourrir beaucoup, mais contenir également beaucoup de bruits. J’évite et préfère privilégier, dans ce cas, une lecture de temps à autres en mettant la page dans un dossier « To Read » de mes favoris. Les mises à jour sporadiques, au contraire, ne me dérange pas.

J’essaie, au maximum, de trouver des flux traitants d’un sujet en particulier ou bien d’une étendue technique qui se rapproche de mon domaine, à savoir la QA. J’ai déjà ajouté des fils plus génériques que j’ai fini par enlever, le temps perdu à filtrer l’information était trop important par rapport au gain porté par celle-ci. J’évite d’y mettre les blogs qui mélangent articles techniques et personnel. J’évite au maximum le mélange des genres sur le coté pro. Question perso c’est une autre histoire. Selon les cas, il peut m’arriver de me désinscrire à certains fils quand je pense avoir fait le tour d’une question et que le blog n’aura plus rien à m’apporter dans un temps court. Le désherbage est, à mon avis, un pan important du travail de veille

Le point crucial, pour moi, est de bien catégoriser les blogs sans trop en faire. J’ai, en ce moment, 3 catégories. J’ai une veille test qui va contenir les articles autour du test, un dossier veille généraliste avec des articles dans le domaine technique et une catégorie « Company and Soft » pour les blogs d’entreprise ou spécifiquement dédiés à un logiciel.

L’extension Feeder.co me signale par une notification discrète la présence de nouveaux articles. Enfin ça c’est après paramétrage car, par défaut, elle envoie beaucoup trop d’informations, notamment sur le desktop. Bref, il convient de commencer par toutes les supprimés et de voir ce qui convient le mieux pour vous. Pour moi un petit rappel du nombre d’article dans l’extension suffit amplement.

Et puis après vient le plus simple, je crois, c’est la lecture des articles. Pour commencer je suis informé d’un nouvel article, puis, en cliquant sur l’extension je sais dans quel catégorie il se trouve et, enfin, j’arrive sur le flux en lui même. La lecture du titre va me donner une idée sur le sujet et une envie d’aller plus loin.

Aparté : Si vous voulez intéresser vos lecteurs, soignez vos titre. Une autre idée est, comme je le vois de plus en plus, d’utilisez des accroches entre crochet, du style [perso], [pro], [sponso], [lecture], qui vont catégoriser vos billets dès le titre. Bref sans mentir sur votre marchandise, soyez clair sur ce que vous proposer à votre lectorat.

Parfois je m’arrête là et passe les billets à lu. Plus souvent je vais consulter l’article. Je fais alors une lecture rapide qui me permet de cerner l’idée générale. Si j’ai envie d’aller plus loin, je vais reprendre l’article et noter dans un carnet numérique ou papier, les éléments importants. Si l’article peut intéresser quelqu’un autour de moi, je noterai son adresse dans mes liens ou en favori.

J’évite toutefois d’utiliser des outils comme WallaBag ou Read It L…*. Ce n’est pas qu’ils ne sont pas bien mais, dans mon usage, je ne le fais plus car je sais que je n’y revient quasiment jamais. De même j’ai proscrit la sauvegarde des onglets.

Attention, tout cela est dans un contexte pro. D’un point de vue personnel c’est une tout autre histoire même si j’y utilise aussi feeder.co

En conclusion

J’ai l’impression de faire ma veille, en 2022 (bientôt 2023), comme je la faisait en 2003. Entre temps de nombreux outils sont passés entre mes mains, les usages ont changés mais on en revient souvent aux fondamentaux. Je note, toutefois, une nette diminution de la disponibilité de flux RSS au profit… de pas grand chose en fait. C’est plutôt bête de se passer de ce genre de dispositif qui a fait ses preuves et continue de bien fonctionner.

Mais nous ne sommes pas à l’abri de bonnes surprises et, je dois dire, repenser ma veille dans un nouveau contexte professionnel m’a permis de retrouver plaisir à lire des articles de blog et passer moins de temps sur les réseaux où mon temps de cerveau est happé trop souvent.

De là à réactiver sérieusement mon blog, il n’y a qu’un pas…

Fresque du climat, bombe à graines et autres idées…

Ce billet pourrait aussi s’intituler : « Comment j’ai soigné mon éco-anxiété sans m’en rendre compte. »

Mon parcours… en anxiété

Dans la famille éco-anxieux, je demande le père inquiet. 1. Sur une moyenne entre balek totale et la panique bloquante, je me donnerai une note de 13 ou 14 sur 20. La mention assez bien qui me vaut quelques insomnies et certains moments de doute.

C’est un peu à l’image de ma conscience écologique. L’idée que le monde avait une fin est arrivée assez tôt dans ma vie, avec 1986 comme année charnière 2 . Elle s’est nourrie de mes lectures et visionnages d’adolescent : L’An 01, L’homme qui plantait des arbres, le Seigneur des Anneaux, Ravage ou encore Blade Runner ont marqué mon imaginaire. Quelques émissions de TV sympathiquement angoissantes en ont ajouté une couche. En écrivant ce billet je repense à un passage d’anticipation sur un musée du futur où on conserverait la dernière fleur… Brrr…

Par la suite, le jeune adulte que j’étais a fait rentrer Illich dans sa bibliothèque, au milieu d’autres autrices et auteurs politiques. J’ai aussi lu scrupuleusement les articles écologistes de Charlie Hebdo critiquant le protocole de Tokyo ou encore la politique de M. La-Maison-Brule en la matière.

Et la vie avance et, avec elle, la difficile conciliation entre les actes et les valeurs. Je me suis raccroché et, à la fois, ai maudit cette mode des petits gestes. Pour moi ce sont des gestes qui relèvent du bon sens et qui cachent de plus grandes attentes. Cela n’empêchait nullement, de ma part, un certain nombre d’écarts. Aujourd’hui, je vis nettement mieux avec ça, ayant fait des choix qui tendent à réduire ces écarts.

Voilà pour les aspects personnels, pour la partie plus sociétale j’avais deux secrets espoirs.

Le premier est une prise de conscience du problème quand arriveraient les premiers signes tangibles et indiscutables d’un dérèglement climatique.

Le second, que la vitesse du changement soit suffisamment lente pour que s’opère un changement de la société.

J’ai cité l’An 01 dans mes références, mais je pourrais aussi parler de la Belle Verte. Avant de continuer, je vous invite d’ailleurs à un petit extrait de ce chef-d’œuvre3 de légèreté avant de reprendre le billet.

« TU LEUR AS DIT MERCI AUX VACHES! » Euh pardon…

Comment dire que ces dernières années ont douché mes espoirs et fait naître ce sentiment d’anxiété évoqué plus haut. Après; il n’est pas tout à fait incapacitant. Je n’ai pas lu particulièrement le rapport du GIEC ou « Le monde sans fin » de Jancovici et Blain. Je m’y intéresse de loin, le truc que tu sais qui existe sans en avoir creuser vraiment le détail.

En revanche je m’implique dans diverses associations, dans des mouvements et dans un contexte politique. Mais ce n’est pas là forcément la solution promise plus haut, en clair en dépit de quelques avancées et petites réussites, je n’ai pas ressenti de véritable changements.

Mon parcours… en fresque

Après ce prologue un petit peu long, venons en à ce samedi matin où j’ai participé à ma première fresque du climat.

Pour ceux qui ne connaissent pas, la fresque du climat est une association et une action de sensibilisation au réchauffement climatique. A travers un jeu collaboratif, les participants vont construire une fresque résumant le processus qui se joue, des causes aux conséquences. Le jeu se base sur les rapports du GIEC, il se dérive également en fresque du numérique, des transports, etc…

Si vous voulez y participer, rendez vous sur le site de l’association et vous trouverez un agenda des prochaines fresques près de chez vous.

Contrairement au reste de ma famille (et oui on est légèrement conscientisé) je n’avais pas encore eu l’occasion d’y aller en personne. L’opportunité m’a été donné d’y aller dans le cadre de mes fonctions de conseiller municipal, en compagnie d’autres élus de ma commune et de celle voisine. Dès le départ j’ai senti plusieurs axes positif se dessiner.

Le premier étant qu’un événement de sorte à la rentrée est un bon starter pour l’année scolaire. Même si on ne chôme pas pendant l’été, j’ai appris que le rythme d’une municipalité, en tout cas de la notre, est très lié à l’année scolaire, plus que l’année calendaire. Oui ça un bon goût de kick-off si on revient dans le vocabulaire de l’organisation d’entreprises.

Le deuxième que j’allais apprendre des choses avec d’autres personnes. Je ne savais pas encore quoi ni qui mais c’est bien là la raison d’être de ce genre d’exercice. Parler de ce qu’on connait déjà avec des gens convaincus, j’avais déjà donné et je savais que c’était un peu stérile. J’ai eu l’impression que ça n’allais pas être le cas ici.

Ensuite concernant le déroulé de l’exercice en lui même, il s’agit, comme je l’ai dit, d’un jeu collaboratif. L’ancien agiliste ludophile que je suis n’a pas été dépaysé 😉 Le jeu en lui même est bien mené. Nous sommes entouré d’animateurs et animatrices (ou encore « fresqueurs » et « fresqueuses »). L’objectif de ce jeu est de construire une « Fresque du climat ». Mais quoi qu’est-ce donc ?

Tout commence avec une grande feuille de papier devant nous. Ce « nous » c’est un groupe constitué de 4 à 5 personnes. Nous étions d’ailleurs 17 participants ce qui a permis de créer 4 groupes donc 4 fresques. Les animateurs vont nous distribuer, en trois, un jeu de cartes que nous allons déposer sur la grande feuille de papier pour construire notre fresque. Sur ces cartes nous allons retrouver les composantes (causes, phénomènes, conséquences) du réchauffement climatique. Ces cartes il nous est demandé de les disposer dans un ordre logique, des causes aux conséquences. Attention il y’a parfois des pièges.

Le jeu est mené de tel manière qu’il va amener le groupe à se poser des questions sur le sens et la signification des cartes. Des explications sont fournies au dos mais nous ne pouvons les lire avant de les placer. Tout du moins au début. Les animateurs sont là pour nous guider sans nous diriger et répondre à certaines de nos interrogations. Les échanges, surtout avec des personnes que l’on a l’habitude de côtoyer se sont avérés très intéressants. Ce jeu permet de dépasser la discussion anecdotique sur le sujet, le « ha ma pauv’dame, y’a plus de saisons ». C’est aussi l’occasion de mettre des mots sur des concepts (même si j’en ai oublié une bonne partie depuis). Un autre point très intéressant c’est que chacun interprète les faits selon sa grille d’analyse, personnelle ou politique. Ce qui peut mener à diverses réflexions et prise de conscience.

Une fois que les fresques sont construites et que le constat est fait, passe le moment de l’action. Il me semble que dans une fresque plus « classique » on discute des actions personnelles, ici nous avons évoquer des actions plus générales. Comme dans un jeu agile, on dispose les actions sur des post-its qui sont ensuite posé sur une grille avec deux axes, l’un sur la simplicité de la mise en œuvre de l’action et l’autre la conséquence de l’action du court au moyen terme.

Au final nous nous sommes accordés sur deux tâches qui vont être le fil rouge de nos actions prochaines.

Mon parcours… informel

Après avoir bien cogité à la fois dans un registre d’apprentissage et aussi de prospection, des discussions ont émergés d’elles-mêmes après la fresque. Pour certaines elles furent la suite de quelques réflexions pendant la fresque. Ce temps de discussion, qui fait presque partie de l’exercice, a été appréciable. Je suis pas certains que ce soit très orthodoxe mais je n’ai pas encore creusé le sujet. En tout cas les trois heures théoriques ont été bien dépassée.

Je ne dirais pas que tout est parfait et que nous avons révolutionné le monde, mais j’ai noté, chez quelques personnes, des prises de conscience sur le sujet à divers degrés. Que ce soit des simples banalités ou bien des réflexion plus profondes, chacun et chacune a pu trouver une manière de s’exprimer et le dialogue s’est enclenché.

Il est intéressant de noter les préoccupations qui animent les partocipantes et participant à ce moment. Pour certains ce sera des questions de gâchis, pour d’autres des préoccupations autour de l’environnement, de l’eau. Sont évoqués aussi les injonctions réelles ou fantasmés. Le sujet des voitures électriques ou des bouteilles consignées sont arrivés sur la table.

Aparté sur les biais

On pourrait penser, à juste titre, que l’exercice est un peu biaisé. J’en ai conscience. Je pense que pas mal de personne assistant aux fresques sont des personnes ayant déjà une approche de la question, une conscience en place sur le changement climatique. Ce n’est pas faux en effet. Comme ici, il était proposé à un certains nombres de personnes (environ 40) de participer, cela représente déjà un certains panel intéressant.

Et même si seulement 17 personnes sont venus leur présence a participé à cette optimisme post-fresques. J’ai pu voir réfléchir sur le sujet des personnes qui ne l’avais jamais réellement pris à cœur, mis à part sous le prisme des memes facebook ou d’actualités plus générales.

Comment puis-je en être sur ? Outre le fait que je connaissais ces personnes, tout simplement par l’exercice lui même. L’ice-breaker (ou l’exercice qui permet de briser la glace) consiste à se mettre sur une ligne en fonction de la position de conscientisation (ou même d’éco-anxiété) dans laquelle on se sent. Est-ce que c’est un simple sentiment latent ou bien une obsession de chaque instant ? Je me suis placé pas tout à fait à un bout de la chaine.

Mon parcours… bombes à graines

Je viens donc à la deuxième partie mystérieuse de mon titre.

En rentrant chez moi, à travers une marche méditative (mais peut-il en être autrement de la marche ?) une image m’a frappé (ouille). L’image en question est celle de la bombe à graines, que ce soit celle manufacturée par l’homme aussi bien que la bombe naturelle, comme celle des coquelicots.

Pour reprendre le cheminement de pensée, il faut dire que, avant, pendant et après l’exercice, j’ai beaucoup discuté de divers sujets avec les présentes et présents. De ces discussions ont émergé des idées d’atelier, de communication à faire, de gens à contacter, etc. J’ai repensé alors à mon expérience et mon passé d’organisateur de meet-up (je n’ai pas trouvé de terme plus appropriés qui permettrait de résumer l’action) et de participant et orateur à des conférences.

En clair dans mon esprit voilà les liens qui se sont mis en oeuvre : Si je n’avais été à une conférence et discuté avec une personne en particulier je n’aurais pas entendu d’un projet d’association, qui a conduit à créer une antenne locale de cette association, qui m’a conduit a créer des événements et me pencher sur la question des meetups, qui m’a donné une expérience dans l’organisation, qui m’a appris comment il était possible de fédérer orateurs, entreprises et participantes et participants, ce qui a conduit à m’intégrer dans un écosystème communautaire plus large. Et de ce nouveau point de départ découle une série de conséquences qui amène à un autre point d’étapes, etc…

Pour moi la bombe à graines c’est ça, cette façon dont les actions influence d’autres actions. Je me dis que au-delà de l’influence personnel, d’autres reçoivent ces graines et vont, à leur tour, les faire germer à leur tour.

Il est souvent facile de se décourager, de se dire que ce qu’on écrit ou fait ne vaut pas la peine, car tout à été dit ou fait, mais on n’est pas à l’abri d’une bonne surprise. Comme je l’ai dit, une simple conversation peut changer une vie à l’autre bout du monde.

Mon parcours… de convalescence

A l’issu de la fresque, avant de discuter des actions ou engagement, nous est demandé de noter un mot décrivant notre état ou sentiment à ce moment là (en gros le moment où on vient d’achever la fresque et pris conscience des enjeux).

Pour ma part j’ai noté le mot « impatient », c’est ça. C’est un double sens. Je suis à la fois impatient de voir les actions menées et mener les actions moi même. Je suis également impatient de voir ce qui va se passer ces trois prochaines années. Oui l’urgence conditionne et implique cette éco anxiété mais cette deadline, cette borne temporelle qu’est ce qu’elle nous réserve ? Je ne sais pas mais j’ai envie de voir finalement. Peut-être que le pire comme le meilleur nous attends. J’ai bon espoir tout en me sentant informé. Bref c’est pas forcément rassurant mais il ne faut pas perdre l’espoir.

Mais pourquoi je me sens donc moins anxieux qu’avant ? Parce que je me rends compte que je n’ai pas vraiment répondu à la question.

Je ne dirais pas que je suis complétement serein à l’heure actuelle. Il reste des raisons d’angoisser mais j’aborde, après cette fresque, le sujet avec un peu plus d’optimisme. C’est positif de voir des personnes prendre conscience des enjeux, sans que ce soit feint ou bien que ce soit juste de façade, histoire de verdir un discours. Comme je l’ai déjà lu, ou entendu quelque part, la dérèglement climatique ce n’est pas un gros problème à résoudre mais une multitude de petits. Quand on met un peu le doigt dedans on s’en rend vite compte et on a envie de partir sur le front pour se charger de plusieurs sujets, que ce soit pour faire évoluer ses pratiques ou militer. De savoir que d’autres nous rejoignent sur le sujet c’est positif.

Si je dois résumer ce qui m’a fait le plus de bien, ce serait d’avoir déchargé un peu mon sac et d’avoir partagé les poids qui m’oppressent parfois. Il y’aura des suites bien sur, c’est déjà prévus. Nous verrons bien si cet événement fait parti des petit pas que nous faisons pour aller vers un mieux. Comme je l’ai dit je suis vraiment impatient.

Notes

  1. Hommage presque direct au bonheur inquiet de Lewis Trondheim
  2. Remember Tchernobyl et la navette challenger
  3. Oui j’exagère peut-être mais bon quoi dire d’autre?