Aujourd’hui mon ami d’internet que j’ai, je vais te parler de route et de philosophie avec le livre de Matthew B. Crawford : « Prendre la Route ».
Si tu ne connais pas l’auteur, peut-être es tu passé à côté de son précédent Opus intitulé « Éloge du carburateur » ? N’hésite pas à te jeter dessus, l’auteur y décrit son parcours de consultant en entreprise recyclé en mécanicien moto professionnel à mi-temps, partagé avec un poste de professeur de philosophie. Cet éloge a eu, je crois, un certain succès en France. C’est sans doute pour cela que son dernier essai a eu droit une traduction en français, ce qui n’est pas le cas de l’excellent « Traffic: Why we drive the way we do (and what it says about us) » de Tom Vanderbilt, que j’ai déjà chroniqué sur mon blog. Pourtant, en lisant l’essai de Crawford, je me dis que les éditions de la Découverte devraient se pencher sur la traduction de Traffic, je pense qu’il y a un public pour ça. Petit clin d’œil d’ailleurs, Crawford fait référence à Traffic dans son premier chapitre.
Désolé pour la digression, je reviens à l’essai ici chroniqué. Quoi t’en dire en résumé ? Il faut savoir 1 que Matthew Crawford et un motard philosophe et, plus encore, c’est un mécanicien féru de vieilles machines. En résumé, c’est un passionné de mécanique qui va vous parler de la route et de son usage. Autant donc bien avoir ça en tête car, à de multiples reprises, la verve du passionné ressort, pour le meilleur et pour le pire. Par exemple, il mettra un chapitre à détailler avec grand plaisir comment remettre en service une vieille Volkswagen et chercher les pièces idéales en allant les chercher auprès d’un gourou de la bielle et dans les pièces détachées standard des Subaru. C’est assez hilarant à suivre. D’autres fois le passionné minimisera les effets de la vitesse dans les statistiques des accidents en affirmant (sans véritable preuve) que les chiffres sont gonflés par les agents constatant les crashs de voiture (et pourtant la vitesse est une facteur déclencheur et aggravant dans un accident).
Le livre reste très pertinent quant à la critique de la politique de mobilité actuelle et la quête autour de la voiture autonome. Le point essentiel qu’il défend, est que les voitures contemporaines mettent de la distance entre le conducteur et l’engin ce qui le mets encore plus à distance de l’environnement autour. Il prétend que c’est par soucis de sécurité, ce qui est sans doute un peu vrai, et d’écologie. Je trouve ce point-là un peu léger, car il fait un parallèle un peu rapide entre tenant du progressisme et écologistes (alors qu’on sait bien que les écolos sont des conservateurs bien sur2). Le bobo écolo a bon dos, mais, mis à part ce petit point qui mériterait peut-être plus d’études, on sent en lui quand même une irritation à voir les écrans investir les tableau de bords des SUV, il ne met pas Tesla ni Uber dans son cœur et prédit que la voiture autonome de Google sera une carpocalypse qui ne résoudra en rien les problèmes de congestions urbaines.
Un autre point que j’ai trouvé intéressant et qui aurait mérité d’être un peu plus creusé, c’est l’impact des smartphones et autres écrans sur la sécurité routière. Il indique que ce problème de détournement d’attention risque d’être un point difficile à combattre. C’est encore plus difficile que l’alcool au volant, car la pression sociale ne peut jouer sur ces infractions. Reste donc de l’éducation et de la prévention à faire et quelques palliatifs techniques.
Petit aparté, dans un chapitre l’auteur évoque le célèbre3 échange entre Bill Gates et General Motors (que j’ai retrouvé sur internet). Depuis Tesla est arrivé et peut-être que la blague est devenu réalité avec tout ce que je peux lire sur ces voitures.
Pour en revenir à notre auteur, je me dis que s’il avait été passionné de vélo, ce qui malheureusement a été impossible suite à une mauvaise aventure avec une racaille sur BMX, l’auteur serait un ardent défenseur des rides urbains et des parcours longues distances, décrivant avec fougue les différentes masses critiques à travers le monde et se régalant de pignons à tous les repas.
Bref autres temps, autres mœurs. En-tout-cas cet essai se lit assez facilement et rapidement, il apporte un lot intéressant d’arguments et de réflexions. Tu peux passer les chapitres qui ne te parlent pas, c’est OK et surtout lire, si le sujet t’intéresse, l’excellent Traffic de Tom Vanderbilt que je ne recommanderai jamais assez.
Notes
Et tu le seras à la lecture de son précédent essai, désolé du spoil ↩
Un jour je pondrais l’article que j’ai dans la tête sur ma vision de l’écologie et ce qui relève, à mon sens, d’un pur opportunisme qui a bon dos. ↩
Ça fait maintenant 12 ans que j’utilise le vélo pour mes déplacements. En 12 ans, beaucoup de choses ont évolués notamment sur ma propre pratique, sur la régularité de mes trajets. Alors quand je m’exprime sur les forums ou sur twitter je parle avec cette expérience et j’oublie parfois comment tout a commencé. Alors voilà une petite liste de trucs qui sont OK.
C’est OK de ne pas faire du vélo tous les jours.
C’est OK d’attendre les bonnes conditions.
C’est OK d’avoir un vélo pas adapté au vélotaf (au début).
C’est OK de pas tout savoir sur le vélo.
C’est OK d’avoir un vélo qui grince (mais bon quand même penser à consulter un vélociste ou un atelier d’autoréparation)
C’est OK de prendre la voiture quand on n’a pas le choix.
C’est OK de vouloir progresser.
C’est OK de ne pas faire ses 60 kms le week-end.
C’est OK d’avoir un sac à dos, ou pas, des sacoches ou pas, à l’avant ou à l’arrière.
C’est OK de faire du gravel avec un vélo qui n’en est pas un (mais gaffe quand même)
C’est OK d’en avoir parfois plein les jambes.
Suggestion en commentaire : C’est OK d’utiliser un VAE 1
Suggestion twitter : C’est pas OK de tomber parce que ça peut faire mal, mais ça arrive. Dans la twittosphère et dans son entourage on trouvera toujours plein de soutiens pour (plus ou moins) vite se remettre en selle.
Et c’est OK de continuer la liste en commentaire.
Petite réflexion bonus : Je vois encore tout un tas de conseils qui ressemblent à des injonctions on des injonctions qui se veulent des conseils sur les réseaux. C’est peut-être un bon sentiment à la base mais chacun sa manière de voir les choses. Mon avis serait que si vous avez eu une révélation ou une bonne expérience, parlez en simplement sans penser que c’est LA manière de faire pour tous. Comme on le dit si bien dans mon langage de prédilection TMTOWTDI.
Notes
personnellement j’ai commencé sans mais j’y songe de plus en plus ↩
Trafic : Pourquoi nous conduisons de la manière dont nous le faisons (et ce que ça dit sur nous) par Tom Vanderbilt. (Traduction par ma pomme, inspiré du titre de ce livre, non traduit à ce jour).
J’ai découvert l’existence de ce livre dans une vidéo passionnante sur la décision d’UPS de faire évoluer leur GPS interne pour éviter aux chauffeurs de tourner à gauche (si si ça marche)
Cette anecdote a été compilé (avec d’autres) par Tom Vanderbilt, qui, à un moment de sa vie s’est posé des questions sur l’un des aspects centraux de nos vies à savoir la mobilité et, plus particulièrement, la mobilité automobile. Il s’est alors rendu compte que, même si de nombreuses études avaient été faites, aucun livre n’en avait fait la compilation, d’où l’idée de ce livre.
On peut dire que ce livre est à la mobilité dure ce que Freakonomics est à l’économie. Sur la base d’études sérieuses, Tom Vanderbilt détaille ses découverts sur les différents aspects de la circulation routière, que ce soit les comportements des conducteurs, la voirie que ce soit pour la mise en place ou la gestion, les spécificités (ou non) de différents pays, le partage avec les autres modes de déplacements… Toutefois, le livre datant de 2008 et n’ayant pas eu de mise à jour, certains aspects ne sont pas abordés ou rapidement évoqués comme les voitures autonomes, l’impact des applications sur nos trajets ou encore la voiture électrique.
Difficile de faire un résumé de tout ce qu’on y découvre. Les personnes attentives et intéressés par les questions des déplacements vont y retrouver quelques études déjà connues mais d’autres leur apparaitront. Pour les autres ça va être une découverte passionnante qui donnera une autre vision de la conduite et, peut-être, les fera revoir ce qui est considéré comme acquis.
S’il faut bien retenir quelque chose de ce livre, c’est que la plupart des solutions efficaces sur le trafic, les accidents et autres sont contre intuitives.
Il faut parfois enlever des panneaux pour éviter les accidents, que les routes les moins sûres ne sont pas forcément les plus dangereuses, qu’il faut parfois ralentir pour arriver plus vite et, bien sur, que plus de routes mènent à plus de bouchons.
On y apprends aussi que le réseau routier vit sur une dette plus que croissante, les routes sont parfois à 200% de leur capacité et que les bouchons sont évités grâce à des techniques d’optimisation très sophistiquée.
Il est regrettable que livre n’ai pas été traduit en français car il peut faire beaucoup pour la prise de conscience de nos (bonnes et mauvaises) habitudes. Il a en plus un coté didactique et vulgarisateur très bien maitrisé, ce qui en fait un régal à lire ou à picorer. Toutefois l’auteur prend souvent des exemples de circulation à l’américaine qui ne ressemblent pas toujours au quotidien d’un conducteur européen.
Entre le 23 décembre et le 02 janvier, j’ai fait un break et ça fait du bien. En soi, rien de très extraordinaire mais l’année n’aura pas laisser beaucoup d’instants de répits. Je l’ai fait un peu sans le vouloir mais j’ai mis tout de coté à peu près tout ce que je fais d’habitude niveau boulot, asso et autres.
J’ai passé donc une dizaine de jours à faire les choses suivantes :
Manger et faire la diète entre les repas
Jouer à Railway Empire, qui m’a remis dans les jeux de simulation.
Lire un roman trop souvent commencé et enfin terminé, dont je reparlerai à l’occasion
Revoir mon plan de prise de note en utilisant de nouveaux outils, travail toujours en cours.
Planifier les différents billets dont j’ai envie d’écrire cette année… mais dans ma tête seulement pour le moment (pas bien)1
Trier les photos de l’année 2020 pour mon calendrier rituel. J’ai beaucoup moins déclenché bizarrement.
Préparer des cadeaux, beaucoup, et oublier d’en offrir certains.
Et pas mal de temps à réfléchir. L’année qui vient va être source de beaucoup de changements pour moi en prévision mais pour le moment je n’ai pas plus d’informations. C’est un peu nébuleux encore mais grosso-modo, la situation au travail est très flou. Ce n’est pas du à la situation sanitaire mais un problème plus profond. Sans rentrer dans le détail c’est une succession de crises qui a fragilisé l’ensemble du groupe dont je fais parti. Je fais parfois d’étrange parallèles entre la situation du pays et celle de mon entreprise. Bref au delà de cette crise financières, ces crises et la situation sanitaire aura surtout eu l’effet de révéler ou d’accentuer des modes opératoires avec lesquels je ne suis pas en accord ou bien qui me mettent mal à l’aise.
Dans une autre période de ma vie, j’aurais déjà été en train d’écumer les jobboards ou les annonces de l’APEC en vue de trouver un autre travail, mais pas cette fois-ci. Avant de pouvoir songer à envoyer une candidature il est des questions auxquelles je doit répondre, questionner mes envies et les modalités de mon futur travail. J’ai lu et relu plusieurs articles récemment qui pourrait un peu résumer mes réflexions, par exemple ce que dit Anne Sophie me parle beaucoup ou encore les envies contradictoires de Florens.
En dehors de ça, je n’ai pas pris de résolution cette année, comme souvent finalement. En revanche j’ai listé quelques envies et surtout me suis donné quelques défis pour cette nouvelle année. L’idée est d’avoir quelques lignes personnelles à suivre à travers les prochains mois. L’un de ces défis est de publier ici au moins dix articles en commençant par celui là. Je pense avoir la matière, reste à peaufiner la méthode qui, pour le moment, n’est pas encore forcément la plus adaptée.
Notes
En même temps depuis j’ai tout remis dans un carnet de notes sur mon ordinateur, mieux ↩
Alors voilà, encore un billet un peu brouillon va commencer pour parler de bénévolat. Pourquoi j’en parle maintenant ? Je comptais le faire pour le 5 décembre, qui est la journée mondiale du bénévolat. J’aurais du poster ce billet un peu avant et puis les choses ont un peu dérapé 1. C’est l’occasion pour moi de parler de mon expérience de bénévole, les différentes structures dans lesquelles j’ai mis de moi même, de mes réflexions, mes doutes et mes espoirs sur le sujet. En me relisant, je me rends compte que j’évoque un peu l’engagement politique lié à mes engagements ça et là. Sans rentrer dans le détail, dans mon cas c’est fortement lié. Je m’engage souvent pour porter des valeurs et intervenir dans la vie de la cité.
Quand commence l’engagement ?
Probablement quand on lève le doigt en classe pour se présenter en tant que délégué ou pour participer à une action. Au delà de ces prémices, depuis une vingtaine d’années, j’ai toujours été bénévole quelque part. Parfois avec des périodes où je n’avais pas le temps et des périodes plus intenses où je cumulais différents postes dans différentes associations. Le rôle qui me plaît le plus quand je participe à un évènement c’est d’être dans l’organisation. Comme je l’ai déjà dit quelque part, ce n’est pas forcément la tête qui m’intéresse, mais souvent d’être la petite main qui fait avancer l’ensemble, le support qui permet de faire évoluer une idée en actes concret même si, parfois les exceptions ont existées.
Au début j’avais tendance à arriver dans une association avec mon expérience en informatique et/ou d’assurer des tâches autour de la communication. Rapidement, je me suis rendu compte que le bénévolat était aussi l’occasion d’essayer autre chose, de remplir d’autres rôles, de sortir un peu de son expérience quotidienne. Je me suis aussi aperçu que la qualité primordiale pour être bénévole était de donner du temps et pas nécessairement beaucoup. Donner une heure par semaine à une association pour un peu de compta, de communication, envoyer quelques mails ou rédiger un compte rendu faisait déjà beaucoup.
J’ai tout de même connu des projets qui m’ayant pris beaucoup de temps et d’énergie au point de me faire revoir mes priorités et de douter de mes engagements. Ce fut l’occasion de réaffirmer mes valeurs et de revoir ce que j’était prêt à accepter ou non, en terme de projets ou de temps consacré à une action. Tout n’est pas rose dans le milieu associatif et celui du bénévolat, certaines organisations ou modes de fonctionnement peuvent se révéler plus négatif que d’autres. Chacun a ses limites, mais c’est à garder en tête.
Où se déroule cet engagement ?
Plutôt que de faire un inventaire à la Prévert des différentes rôles que j’ai tenu, je préfère lister ici les différentes types de structures au sein desquelles j’ai pu m’investir.
Le collectif, sorte de structure souple qui regroupe plusieurs personnes dans le but d’organiser un ou plusieurs événements. C’est comme ça par exemple que je me suis investi dans le bookcrossing et le Mega Bookcrossing de Lyon, où l’essentiel était de choisir une date, lancer des invitations et voir débarquer des dizaines de gens au parc de la Tête d’Or pour libérer des livres et échanger un bon moment. Quand une des participantes est venu me voir pour me remercier d’avoir organiser tout ça, j’ai été très étonné car cela ne m’avait pas paru si compliqué. C’est sans doute à ce moment là que j’ai perçu la force des actions individuelles au profit d’un collectif.
L’association loi 1901. Elle est importante dès qu’on veut bénéficier d’une structure juridique pour emprunter des salles, bénéficier d’une assurance ou de subvention… Je ne suis pas un grand spécialiste des assos même si j’en ai monté quelques unes et participé à de nombreuses. Il existe des associations locales et nationales. Les associations peuvent embaucher du personnel.0
Les fédérations d’associations. Dans cette modalité de fonctionnement, l’association aura une assise locale plus ou moins importante mais, également, un poids nationale qui lui permettra d’avoir un poids sur les négociations politiques ou une plus large influence. Je peux citer par exemple la FCPE ou encore la FCPE. Je trouve que ce système gagnerait à être plus connu, notamment des associations professionnelle organisant des meetups et des conférences. Les groupes locaux pourraient avoir un peu plus de moyens tout en gardant leurs libertés et à des associations importantes, mais souvent cantonnées à un espace géographique, pourraient toucher plus de personnes.
Les partis politiques et les instances publiques et c’est une autre phase de l’engagement même si j’estime que les associations ont un poids politiques non négligeable.
Les différents comités d’entreprises désormais rassemblés sous le terme Comité Social et Économique (aka CSE). Ici on touche un peu à la zone flou entre bénévolat et travail car les élus d’un CSE bénéficient d’heures de délégation pour accomplir leur tâches. Remplir son rôle prend du temps et est un investissement important selon la couleur qu’on veut donner à son mandat.
Quelle est ma manière de m’engager ?
Paradoxalement, je suis quelqu’un d’assez solitaire et introverti 2 et le bénévolat nécessite bien souvent d’entrer de faire parti d’un groupe ou d’un collectif et d’aller vers les gens. Ce n’est pas toujours évident. Je dirais qu’il faut parfois se faire un peu violence mais qu’il faut chercher avant tout a s’investir dans un groupe dans lequel on se sent à l’aise. Si vous n’arrivez pas à vous sentir bien, cherchez à faire des compromis c’est une bonne approche mais il ne faut pas hésiter à partir parfois si on ne sent pas à sa place.
Il y-a parfois aussi la crise de légitimité, suis-je bien légitime de faire ce qu’on me demande de faire, vais-je y arriver? Oui ce n’est pas évident, surtout quand Il s’agit de tâches pointues. Il y’a parfois des tensions au sein des associations et des collectifs à ce sujet. J’ai plusieurs avis à ce sujet. Le premier est que c’est souvent le temps qu’on consacre à l’association qui assoit la légitimité. J’ai entendu des critiques à l’encontre de présidents ou présidentes d’associations, de membres du CA, etc… Quand on creuse un peu, on se rend vite compte que la plupart (enfin la plupart de ceux que je connais) consacrent un temps fou à l’asso dont il font parti, bien souvent en toute discrétion. Avant de se demander pourquoi une personne est au rôle qu’elle joue, il convient de regarder son parcours et le temps qu’elle passe pour des tâches parfois très ingrates.
Mais je soutiens aussi qu’il y’a (et doit avoir) de la place pour tout le monde. Parfois je n’ai qu’une ou deux heures pour le bénévolat et je préfère être clair avec le collectif dans lequel je m’implique pour ça. L’année dernière j’ai porté voulu me porter candidat dans un CA avant de finalement retirer cette candidature car d’autres engagements que je ne pouvais refuser sont apparu. Il convient d’être transparent sur ce sujet. Si une asso ne comprends pas ça, il faut fuir vite.
Mes doutes et mes espoirs
Est ce que l’on constate une baisse de l’engagement ? Souvent mal considéré, en tout cas moins mis en avant que d’autres formes d’actions, l’engagement aurait tendance à baisser. Je n’ai pas d’avis véritablement objectif à ce sujet. Il est vrai qu’en discutant avec quelques personnes, dans les années 80/90 par exemple la vie associative semblait plus vive que maintenant, c’était l’expansion des MJC, des Office municipaux de la culture ou de la jeunesse. Certains en parlent encore avec des larmes pleins les yeux. On a tendance à dire qu’on est sur le déclin. Ces dernières années la suppression de l’ISF a eu aussi un impact fort sur les dons aux associations réduisant leurs champs d’actions du fait de la présence de moins d’employés.
À mon petit niveau, j’ai pu dresser plusieurs constats ces dernières années.
Premièrement il est vrai que beaucoup de réunions associatives ne rameutent pas les foules. Souvent le mardi soir, dans la salle communale aimablement mis à disposition par la mairie, où pourrait se réunir facilement une centaine de personnes, nous ne dépassions que très rarement la dizaine de présents pour le conseil de l’école (par exemple).
Et deuxièmement, on retrouve souvent les mêmes personnes dans plusieurs associations, un engagement en entraîne parfois un autre que ce soit dans un unviers personnel ou professionnel. Je m’amuse toujours d’ailleurs des croisements d’univers.
En écrivant ce paragraphe, j’ai cherché ce qu’il en était vraiment et sur le rapport de l’association « France Bénévolat » qui a pour objectif d’accompagner les bénévoles dans leurs engagements. Le rapport de 2020 indique que, contrairement à ce qu’on peut croire, le nombre de bénévoles est globalement stable.
J’ai le sentiment qu’on arrive à un changement d’époque et de mentalité vis à vis de l’engagement et, plus globalement, du militantisme. Sans parler des syndicats et des partis politiques, on voit disparaître les MJC, on voit également les œuvres sociales collectives être remplacées par des opérations plus individuelles et individualistes. C’est dans l’air du temps, il ne faut pas forcément s’en attrister. Ce qui se passe au sein des comités d’entreprises désormais comité social et économique est assez symptomatique. Les anciennes pratiques consistant à organiser des voyages, des événements sociaux sont peu à peu remplacer par des cartes cadeaux et autres chèques vacances.
Tout cela aura forcément des conséquences, il va sans doute falloir repenser l’action collective et c’est en train d’être fait. Les dernières années ont montré que des choses étaient possible, des nouveaux moyens d’action se mettaient en oeuvre. Pour ma part je l’ai vu à travers le mouvement #JeSuisUnDeux et les dernières marches pour le climat. C’est ce qui me donne beaucoup d’espoir pour la suite.
Et maintenant…
En conclusion, le bénévolat et l’engagement m’a énormément apporté. J’ ai croisé des gens formidables, des personnes très investi et réellement tourné vers les autres. J’espère avoir mis en avant mes valeurs, avoir porté à travers ces engagements ce que je considère comme mes valeurs.
Si vous avez du temps, l’envie d’aider selon vos valeurs à votre tour, je vous invite à vous tourner vers les diverses associations autour de vous. C’est une expérience formidable. J’ai cité France Bénévolat mais de nombreuses structures existent. Dernièrement, en lisant un article des 24 jours du web j’ai, par exemple découvert Emmaus Connect qui défend l’inclusion numérique ou encore regarder cette conférence de Paris Web
Edit du 22/12/2022, corrections de pas mal d’erreurs et ajout de liens. Depuis j’ai continué à m’engager et de plus en plus au point d’en fait un pré-requis dans mes entretiens d’embauche. Ce n’est pas toujours simple mais ça peut faire l’objet d’un nouveau billet.
Et bien, pour une fois, mon billet nouveau fera écho à mon ancien billet qui se concluait sur un « à bientôt » très giscardien dans la forme (il ne manque que la marseillaise). Finalement, presqu’un an plus tard je donne des nouvelles et suite à ce billet.
Ce n’est pas tant que je n’ai pas écrit (si on dédouble les doubles négations, en gros j’ai écrit quoi) mais mes billets 1 sont restés dans le dossier brouillon de mon blog pour plusieurs raisons. J’ai voulu partager maintes fois mon avis sur certains sujets mais ça ne venait pas et, bien souvent, au cours de ma rédaction laborieuse et hésitante venais ce doute lancinant, cette petite voix dans la tête qui disait « tu n’es pas légitime ». Est elle légitime elle même ?
Et cette nuit j’ai un peu compris d’où elle venait et pourquoi elle s’est fait tellement entendre cette année et elle est lié à un autre problème que j’ai rencontré, c’est cette difficulté à me concentrer sur un sujet et à lire cette année. 2020 est une année bruyante, on passera les annonces, contres-annonces, revirement de conviction 2 mais il y’avait besoin de s’exprimer. Par enchainement dont mon esprit à le secret, je me disais que rajouter du bruit au bruit ne servait à rien et que bien des gens avaient mieux à dire que moi.
Par contre j’ai beaucoup écrit à des gens soit directement, soit à travers des forums. D’ailleurs mes DMs twitter sont ouverts si tu veux discuter. Je ne garanti pas d’être toujours pertinent mais si tu passes par là c’est que tu me connais un peu. Et aussi j’ai beaucoup twitté à travers plusieurs comptes 3 mais je me suis gardé de donner (trop) mon avis.
Alors pourquoi je reviens ici ? Peut-être pour faire taire la voix et dépoussiérer ce blog et puis pour partager des choses de façon plus pérenne et plus engagé que ce que j’ai pu le faire auparavant.
Alors c’est un peu brouillon mais pour commencer je vais partager le travail d’une artiste que j’ai découvert cette année et qui m’a apporté un brin de noirceur éclatante, qui m’a fait me sentir bien « comme après un détartrage » comme elle dit, à savoir Fanny Ruwet. Outre des spectacles, des chroniques radios sur France Inter, et des tas d’autres choses4. Elle anime un podcast tellement bien nommé : « Les gens qui doutent« . Je ne connais pas la moitié des invités mais je pense que c’est encore mieux, je découvre que je suis pas le seul avec mes doutes et l’inspiration vient en écoutant, ou tout du moins l’envie de faire des trucs et ça fait taire un peu la petite voix pour un moment quand tu apprends que des gens dont tu admires l’énergie ont été à deux doigts de ne jamais faire ce qu’ils ont fait (qui sait si justement c’est pas tenter qu’il faut faire).
Et en parlant de gens qui doutent et d’énergie, je vous invite à aller lire la dernière revue de Web de la lune mauve. Outre les liens super qu’elle recueille et partage 5 elle nous faire part de ces questionnements de cette année. Bonne découverte et souhaitons que la lune mauve trouve un nouveau rythme plus reposant.
Et puis pour finir, un billet qui m’a fait du bien de lire c’est celui de Christelle Mozzati au joli titre « What if you fly« . Je vois ce billet comme une invitation, s’il en fallait une, à se libérer à faire taire cette petite voix dont on parlait plus. J’ai hâte de lire les nouveaux billets de Christelle, une belle personne que je suis depuis longtemps sur les réseaux pros du web et qui a de belles choses aussi plus perso à partager. De façon générale, j’espère que, d’une manière ou d’une autre, d’autres personnes se sentiront pousser des ailes pour faire décoller ou redécoller leurs écrits.
Et puis parce qu’il faut conclure par un petit bonus, si vous n’êtes pas encore abonné à la potite newsletter de Dame Fanny avant la fin du confinement.
Et promis, il y’aura peut-être des photos sur le prochain billet.
Alors on va faire dans le simple parce que les mots manquent en ce moment. C’est même ce que je vais retenir, en partie, de cette année. Je n’ai quasiment pas écrit que ce soit ici, par mail, dans mes carnets. Moi qui ai toujours tenu les mots comme amis, comme réconfort, comme manière de soigner mes maux et bien ils n’ont été que peu présent dans ma vie.
D’un autre coté, j’ai très peu lu également, moins d’une dizaine de livres il me semble. Je ne tiens jamais les comptes sur ce sujet. J’ai eu aussi quelques déceptions, des livres, fictions ou non, qui s’annonçaient intéressants pour finalement laissé un gout d’inachevé.
Et pour continuer dans le coté négatif (promis ça ira mieux plus bas) cette année a encore été marqué par des soucis de santé plus ou moins grave de proches et très proches ce qui a alourdi quelques peu les diverses charges que je porte. Ce poids aura noirci ou carrément fait annulé les quelques projets que nous avions.
Mais, car il y’a un mais, il faut aussi regarder du coté positif des choses, car il y’aura eu une certaine résilience (terme bien à la mode) malgré tout. Si je regarde cette année, il y’aura eu de beaux événéments, de belles rencontres et, même, 5 séances photos ce qui est nettement mieux que 2018.
Si j’ajoute à ça l’#intkober, les expérimentations culinaires de différentes sortes, le retour au dessin, quelques jolies photos, une expo, d’autres à venir, ce n’est pas un si mauvais bilan en dépit des obstacles de différentes natures. Je suis aussi beaucoup sorti avec mon vélo, le matin pour aller pas loin, mais aussi un peu plus loin.
Au final ce n’est rien d’extraordinaire comparé à ce que d’autres accomplissent, mais, là aussi, j’ai cessé de chercher la comparaison ou le challenge. Ce que j’ai fait, surtout, c’est de saisir les opportunités. J’ai été plus supporteur de projet que porteur et finalement ce fut une année chargée.
Maintenant il faut jeter un regard vers 2020 et continuer à conserver cette résilience, tenter des nouveautés, prendre du temps pour les réaliser. Comme souvent dans cette période de l’année, les idées fusent, reste que, je le sais que trop bien, elles ne seront pas toutes mises en application.
En quelques années de vélotaf par tout temps, j’ai essayé plusieurs équipements pour affronter la pluie qui arrivent de temps en temps à Montpellier (et généralement elle ne fait pas semblant). Je suis arrivé, après plusieurs essais, à un ensemble plutôt satisfaisant qui me permet d’arriver au sec. D’ailleurs c’est un régal de circuler à vélo sous la pluie…. tant qu’il n’y a pas de vent.
Mon ensemble qui va bien
J’ai fait plusieurs essais avant d’arriver à trouver une veste qui va bien. J’ai trouvé, par hasard, un coupe vent McKinley avec protection Aquamax. Honnêtement je me souviens plus combien il m’a couté ni ce que ça signifie mais ça fait le boulot sans problème, à savoir que j’arrive sec et pas suant. Je complète d’un t-shirt. Les manches longues ne sont pas obligatoire sauf quand il fait vraiment froid (et encore).
Un petit truc à savoir que j’ai appris à mes dépens. A Montpellier, même sous la pluie, on a rarement froid, donc inutile de mettre des vêtements trop chaud. Des couches bien isolantes suffisent. Donc, en plus du coupe vent (qui coupe pas le vent d’ailleurs) un t-shirt près du corps fera l’affaire.
Ensuite, pour le bas, là encore j’ai fait plusieurs essais (enfin deux) de surpantalon de pluie. Finalement un modèle de décathlon fait parfaitement l’affaire. Petite détail supplémentaite, il dispose de protège chaussures ce qui n’est pas du luxe quand il pleut très fort. De même que pour le haut, un simple short en lycra garanti de n’avoir pas trop chaud.
Mais je me suis rendu compte qu’en dehors des vêtements d’autres éléments étaient importants. Ainsi j’ai une sacoche de guidon Ortlieb qui protège à merveille mes petites affaires. Pour être vu j’ai un puissant phare IQX qui accompagne ma dynamo sur moyeu. Pour le reste je porte des gants ou mitaines mais je n’ai rien trouvé d’exceptionnel.
Enfin le petit plus que vous pouvez avoir ce sont des gardes boues. Le plus simple et efficace est d’avoir des modèles enrobants. J’ai essayé les ass saver mais ils n’ont pas sauvé grand chose. Attention à ne pas rouler dans la boue avec cependant. Les gardes boues sont pour la pluie (sic) et la boue aura pour inconvénient de se coincer entre la roue et le garde boue ce qui finira par empêcher votre vélo de rouler efficacement. Pensez bien à le nettoyer après la pluie.
Voilà donc pour moi et ce que j’utilise quand la pluie se déchaine à Montpellier, et vous? Et si quelqu’un à une solution pour le vent je suis preneur.
PS : J’ai oublié deux petits conseils supplémentaires. Je vous conseille vraiment de porter un casque à visière, surtout si, comme moi vous êtes binoclard. On dirait pas mais ça évite les projections d’eau nuisant à une bonne visibilité. Autre conseil, n’hésitez pas à consulter les applis météos du genre Rain Today qui font des prévisions immédiates sur le temps. Parfois attendre 10 minutes ou partir 10 minutes plus tôt vous évitera quelques désagréments.
Et souvenez vous : « Il n’y a pas de mauvais temps, il n’y a que de mauvais équipements »
Il faut que je vous présente Barbara, Barbara est Aurorologue. Je ne sais pas trop ce qui se cache derrière ce terme, mais dans la vie elle chasse l’aurore et, souvent, elle le fait à vélo. Le résultat de sa chasse elle le poste sur son profil Instagram.
Après le 10 novembre, et la fameuse manif #JeSuisUnDesDeux, elle a décidé d’importer le concept du SunRise Ride à Montpellier en le modifiant un tout petit peu pour rester conforme à son statut d’Aurorologue.
C’est quoi une SunRise Ride, ou plutôt une SunRiseBike Ride? Et bien il s’agit d’événements qui ont lieu dans plusieurs villes d’Italie et où des centaines de cyclistes démarre à l’aube pour une randonnée vélo. Le SunRise Bike c’est un peu la même chose mais où l’on démarre avant l’aube pour atteindre un point où l’on pourra, à loisir, voir le soleil se lever. Un essai a été fait en décembre ce qui a permis de repérer le chemin et de peaufiner l’organisation puis les premiers adeptes ont défini la date de la première ride au 3 février. Malheureusement pris lors de la version béta, j’ai suivi de plus ou moins loin et ce qui m’a permis de découvrir la notion de chenille, ou caterpillar, et de papillons.
Caterpillar est un idiome qu’on utilise en italien (nationalité de notre Aurorologue) pour désigner les fonceurs, ceux qui aplanissent et abattent les murs. En face vient la notion de papillons, ce sont ceux qui apportent leurs idées et leurs sensibilité. L’osmose des deux groupes fait d’un événement quelque chose d’unique et de poétique. En tant que papillon je ne peux que saluer le travail réalisé par les caterpillars pour nous amener à bon port, ameuter les et encadrer les troupes. C’est une notion qu’on peut retrouver dans maintes organisations d’ailleurs.
Donc le 3 février à 4h du matin, au terme d’une courte nuit agitée, je me suis levé pour préparer mes affaires. Au dehors le vent faisait résonner son souffle inquiétant. La veille la pluie était tombé toute la journée. J’avais bien préparé mes affaires. Il ne me restait plus qu’à m’habiller chaudement, préparer un peu d’eau chaude à mettre dans un thermos et me lancer sur ma belle bicyclette1 afin de faire un premier trajet pour aller rejoindre les autres fous furieux qui se sont rendus à l’appel de notre Aurologue.
Et nous sommes partis. Pour ma part c’était la première fois que je participait à une sortie de ce genre. A quarante ans il était temps, non? J’ai donc fait confiance aux cartepillar pour me guider sur la route. J’avais également toujours eu envie d’aller voir la mer à vélo, je ne pensais pas faire mon premier trajet de nuit. Cette sunrise à été l’occasion de faire plusieurs expériences donc.
Pour le coté balade en groupe, c’était une façon de revivre un peu le 10 novembre et d’anticiper ce que pourrait être mes trajets quotidiens dans le future. Faire du vélo en groupe c’est discuter parfois, c’est suivre un chemin ensemble, c’est du calme. Pour peu que les pistes soient faites pour ça on peut en effet, en tout quiétude partager un moment avec une ou un autre cycliste, accorder son pédalage à l’autre, suivre un rythme et puis en changer et discuter avec un autre compagnon de voyage. Au retour, nous avons eu un vent d’enfer (celui dont j’ai parlé plus haut) et le groupe était également là pour aider chacun à rentrer chez soi.2
Pour le coté nuit, ça recoupe un peu ce que je disait plus haut. La ville est très lumineuse mais dès qu’on sort un peu, la nuit reprend ses droits. Les premiers kilomètres furent très silencieux et calme. Nous n’entendions que les frottements mécaniques de nos engins. Bien entendu nous apportions nos lumière avec nous mais, si j’avais pu, j’aurais bien éteint mon éclairage avant pour profiter pleinement de cette obscurité qui commençait à disparaitre d’ailleurs. Autour de nous, au loin la ville et la route, plus près des oiseaux, Cormorans, Flamant Roses, d’autres animaux, des chevaux et même un petit lapin qui nous a coupé la route.
Pour vous donner une idée de ce que nous avons vécu, je vous invite à regarder la vidéo de Max Hander :
Quand nous sommes arrivés, les petits papillons, dont moi même, se sont mis à l’œuvre. C’était ça aussi l’idée, au delà d’aller faire du vélo, se lever tôt pour faire quelques images et partager un instant magique. Cela va très vite et le papillon, aussi rapide qu’il soit, manque forcément quelques images. En triant mes photos, je m’en suis aperçu mais ce n’est qu’une excuse pour y retourner.
Bilan de tout ça, la Sunrise Ride était un super moment. J’ai adoré profité de l’énergie collective qui m’a sorti de mon lit, de discuter avec Nico, Quentin, Barbara ou Charles, de chambre Eric qui est arrivé en même temps que nous tout en partant une heure plus tard (chapeau) de rouler ensemble pour un but magnifique et très éphémère. C’est cette énergie que je ressens aujourd’hui dans le mouvement JeSuisUnDesDeux parce qu’au delà d’un moyen de déplacement, le vélo est carrément un mode de vie plus serein qui unis des gens aux univers très différent. C’est ce qui me motive à toujours plus de pistes cyclables pour aller voir la mer, la montagne, pour aller voir sa mère à la campagne. Et faites des Sunride chez vous, ça donne la pêche (enfin pas trop dans l’après midi). Merci Barbara!
Et mes photos de l’aurore alors? Et bien les voilà justement.